Retour au parc

Retour au parc, un autre banc et toujours ce ballon rouge qui me poursuit. C'est mon karma de prendre des ballons depuis toute petite déjà. J'aime bien les parcs publics malgré les gosses braillards ou peut-être à cause. J'arrive à plonger dans mon bouquin bien plus que dans une quiétude parfaite. Le silence me déconcentre en fait. Un ballon rouge et noir. Je me suis souvenue de cette mare parfaitement gelée, cette pureté de l'air et le son incroyable que faisaient les ricochets des cailloux que tu lançais. Les parcs c'est comme les gares, du monde et de la solitude mêlée. Je lis 06h41, un roman ferroviaire comme je les appelle. Je lis à nouveau. C'est bon signe, je crois. Mon cardiologue, un homme bon et précieux m'a appelé hier, à son retour de vacances, pour avoir de mes nouvelles. Je pense que je suis son premier "Printzmetall" alors forcément ça l'interpelle ou peut-être était-ce pour s'assurer que j'étais toujours en vie. Ah un ballon vert. Ferroviaire, j'aime ce mot, j'avais même commencé un gribouillage de nouvelle avec ce titre. C'est inspirant ce nom. J'ai les ongles rouge cerise, c'est joli sur le papier crème du bouquin. Il existe la vacance du pouvoir, moi je vis la vacance de l'esprit. Je nourris mon quotidien de futilités  nécessaires , de coiffeur, de couleurs de vernis. Ça nourrit mon essentiel en reposant, en attendant. J'aime autant nos conversations téléphoniques que nos échanges de SMS laconiques. Ça me nostalgique l'âme, c'est agréable et doux amer. C'est bien le bi-goût c'est pas ennuyant.